Entrez un terme de recherche...

Et appuyez sur Entrée.

Mission d’information cannabis : compte-rendu de la table-ronde des maires – 4 novembre 2020

À la suite d’un problème technique du côté des services de l’Assemblée nationale, la retransmission vidéo des échanges a été perdue.
Voici un compte-rendu écrit des principaux échanges qui se sont tenus le mercredi 4 novembre 2020…

Arnaud Robinet – maire de Reims

Il dit avoir évolué sur cette question pour deux raisons :

  • Sécuritaire
  • Sanitaire

L’emprise croissante des trafics est liée aux problématiques d’insécurité dans les villes. L’arsenal législatif aujourd’hui est principalement tourné vers les consommateurs, c’est inefficace.

Il y a une hypocrisie de ne pas considérer cet enjeu comme une question de santé publique majeure.

Il faut une réponse globale : c’est un problème de société qui doit faire l’objet d’un débat national sans tabou ni posture.

Il faut sortir des postures idéologiques et politiques pour parler véritablement de fond.

Aujourd’hui, il y a des enjeux plus personnels : en tant que maire, il souhaite éradiquer la gangrène des quartiers que représentent les trafics. La méritocratie républicaine est remplacée par une méritocratie souterraine. En tant que père, il ne veut pas éviter le problème, notamment pour les plus jeunes qui sont les plus exposés aux consommations problématiques.

Sur l’amende forfaitaire délictuelle, les maires n’ont pas été consultés pour cette expérimentation dans les villes pilotes.

Ce n’est pas suffisant, elle est mobilisatrice de forces de l’ordre, un problème de recouvrement des amendes, et est tournée principalement sur la répression des consommateurs (en oubliant les autres dimensions).

À Reims : 51 amendes pour 5 mois d’expérimentations.
Rennes : 70 % des amendes ne sont pas payées.

On a généralisé la mesure sans l’évaluer, ce n’est qu’une mesure politicienne.

Dans le cadre du contrat local de santé, des actions de préventions sont menées contre les addictions dans les collèges et les lycées.

Eric Piolle – maire de Grenoble

Lui aussi sa conception sur les drogues a évolué en entrant en politique.

Triple échec : de santé publique, de mobilisation des moyens publics, et pour le cadre de vie et la sécurité des concitoyens.

Réguler le cannabis permettrait d’agir de manière constructive pour un message clair vis-à-vis des dealers.

67 points de deal sur 18 km2 à Grenoble, et un des plus gros est à 100m du commissariat.

Les budgets de prévention ont reculé depuis 10 ans.

Grenoble est lauréat d’un appel à projet de la MILDECA. La ville agit avec des acteurs associatifs sur le volet de la prévention, avec des formats divers, notamment des vidéos et des cycles de conférences à venir, des campagnes de communication…

Ludovic Toro – Maire de Coubron

Il agit à la région IdF en réunissant tous les partis et en menant des auditions larges de tous les acteurs qui rentrent dans la problématique du cannabis.

Il attend l’accord de la Présidente pour transmettre le rapport qu’il a piloté.

Réponses aux questions

Eric Piolle 

Livraison à domicile durant le confinement pour pallier les restrictions sanitaires. Il souligne le plus faible impact sur l’espace public.

Mais les  points de deal restent très visibles et ostentatoires dans des endroits passants de l’espace public.

La violence s’est ressentie non pendant mais surtout après le confinement.

L’institutionnalisation du trafic se renforce avec les pratiques commerciales des trafiquants, et une lutte entre concurrents comme dans les autres domaines commerciaux…

Signe de l’ostentation : l’usage des mortiers d’artifices qui occupe un certain nombre de lieux le soir, qui se déroulent à Grenoble également en centre-ville.

Arnaud Robinet 

Pendant le confinement, les dealers étaient plus tranquilles dans les points de passage. L’utilisation du numérique a facilité les échanges. Moins de violences extérieures sur le domaine public également.

Un sujet selon lui : la pédagogie envers les citoyens. Entre les notions de dépénalisation et de légalisation par exemple. Dire aussi que la consommation touche toutes les catégories sociales.

Ludovic Toro

La consommation a augmenté chez les citoyens qui ont eu de l’anxiété pendant le confinement.

Sur la communication : la part des Français qui considéraient le cannabis comme dangereux a fortement diminué.

Il soulève aussi la question du CBD dont la culture sera autorisée : quelle position ensuite sur le cannabis récréatif ?

Il milite enfin pour la création d’Assises nationales sur la question de la légalisation du cannabis.

Question de Caroline Janvier : pourquoi autant de frilosité de la classe politique sur ce sujet ?

Arnaud Robinet : Le marqueur de la droite française est l’ordre et l’autorité, sans s’intéresser au fond sur le sujet.

Quel fléchage pour les recettes fiscales ? Sur la politique de la ville, la rénovation urbaine et inclusion sociale dans les quartiers prioritaires de la ville (QPV) ? –> Eric Piolle est contre car cela associe trop les quartiers prioritaires et la drogue, alors que la réalité est plus complexe et que la consommation est largement transversale dans les territoires et parmi les catégories sociales.

Eric Piolle : la régulation du cannabis serait importante pour la Police pour rénover son approche et ses missions, car la Police est en difficulté aujourd’hui face aux trafics qui se régénèrent sans cesse malgré son action.

Proposition d’assises nationales de la légalisation à intégrer au rapport (Robin Reda)

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *